Mission pour les enfants de Bodhgaya – Inde du Nord

Pays

INDE

z

LANGUE

Francais

Organisation

HEAD OF MISSION

Marc Van Espenhoudt

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+32 (0) 497 62 64 78

Objectifs

– S’occuper des enfants de l’école Shanti India

– Enseigner un kata de Shiatsu assis

Depuis quelques années, Marc van Espenhoudt, praticien de shiatsu thérapeutique installé à Bruxelles parraine un enfant indien, de l’école Shanti India à Bodghaya. Il a eu la belle idée d’aller à la rencontre de cette école pour une mission de Shiatsu Humanitaire, pour tisser avec cette communauté des liens encore plus forts.

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Marie Cruysmans : Marc, pourrais-tu te présenter en quelques mots et nous dire comment le Shiatsu est entré dans ta vie ?

Marc van Espenhoudt : Étant quelqu’un d’hyperactif, j’étais depuis tout jeune à la recherche d’outils pour pouvoir canaliser ce trop plein d’énergie. J’ai eu de la chance de connaître le centre Bouddhiste « Karma-Kagyu » à Bruxelles dont j’ai suivi les enseignements pendant plusieurs années. Un peu plus tard, j’ai commencé la pratique de l’Aïkido et c’est grâce à l’un de mes anciens professeurs Stéphane Crommelynck, qui lui-même organisait des stages d’initiation au Shiatsu, que j’ai connu cette pratique. Cela a été pour moi une révélation.

Par la suite, j’ai suivi une formation de trois ans à l’Ecole Européenne de Massage située à Bruxelles.  J’y ai rencontré Ivan Bel et Fabian Bastianelli, des professeurs incroyables et passionnants qui m’ont transmis cette passion. J’ai poursuivi ma formation avec une quatrième en Shiatsu thérapeutique avec Ivan Bel à l’école Ryoho Shiatsu. Durant mes années d’études, j’ai rencontré Bernard Bouheret dans des stages à Bruxelles. C’étaient des stages tellement captivants et généreux que quelques élèves de l’école Ryoho Shiatsu et moi avions décidé de suivre une année supplémentaire à l’École de Shiatsu Thérapeutique de Paris. Je les remercie tous les trois pour m’avoir donné cette envie de continuer sur ce chemin.

Comment naît l’idée de cette mission de Shiatsu Humanitaire en Inde. Peux-tu nous raconter comment ce projet a germé et s’est ensuite concrétisé ? 

En 2019, cela faisait déjà quelques années que des amis et moi parrainons Jitendra et son petit frère Deepack, deux enfants indiens scolarisés à l’École Shanti India  à Bodghaya. Nous étions plusieurs à soutenir cette école, leur fantastique projet et quelques enfants. Mes amis avaient déjà eu l’occasion de se rendre sur place mais moi je ne les avais vus que via Skype. Durant ma dernière année, Ivan Bel nous a parlé d’une mission Shiatsu au Rwanda, c’est là qu’est venue l’idée de monter cette mission de Shiatsu qui me permettait à la fois de rencontrer nos filleuls et celles et ceux qui participent à leur bien-être au quotidien, tout en faisant rayonner le shiatsu au-delà de nos frontières. Dès que l’idée a germé, tout s’est aligné assez facilement : j’ai pris contact avec l’école Shanti India, qui a accueilli ce projet avec enthousiasme et en octobre 2019, je m’envolais avec trois amis et collègues de Shiatsu pour 15 jours de mission à Bodghaya.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur l’école Shanti India et son projet ?

C’est en 2005 qu’a été fondée l’école Shanti India de Bodhgaya, dans l’état de Bihar, au Nord-Est de l’Inde. Elle est née du rêve de Dominique Valli, une Française venue en Inde pour suivre les enseignements du Bouddhisme. Voyant la misère et la pauvreté qui l’entouraient, elle décida d’agir par compassion et dépensa ses économies personnelles pour monter cette école pour enfants défavorisés.
Depuis, elle s’assure que la qualité de l’éducation qui leur est dispensée est au meilleur niveau possible, et lève des fonds pour sécuriser financièrement l’école.
L’école Shanti India offre aujourd’hui à 480 enfants de familles pauvres une éducation gratuite à temps plein et les aide à poursuivre leurs rêves. Les enfants et les étudiants de Shanti India apprennent des codes de conduite éthiques basés sur la solidarité, la compassion et la gentillesse

Le 12 octobre 2019, tu atterris à Bodhgaya, peux-tu nous décrire ton arrivée et les premiers jours sur place ?

Quand nous sommes arrivés, Jitendra était en train de nous attendre avec ce magnifique sourire, c’était un moment extraordinaire, on s’est directement pris dans les bras, je ressentais une chaleur au niveau du cœur, c’était magique, j’avais l’impression de l’avoir toujours connu. Il faut savoir que Jitendra avait appris le Français et donc le lien entre nous était encore plus facile. D’ailleurs, c’est lui qui a fait la traduction durant nos cours pendant tout notre séjour. Un peu plus tard, nous avons été invités chez sa maman où j’ai rencontré Deepack. Cette rencontre fut un autre moment de joie.

Avant de partir, nous avions passé plusieurs heures à créer un protocole de shiatsu en position couchée, pensant qu’il y aurait des matelas sur place. Arrivés à l’école, nous avons été confrontés à une tout autre réalité que celle à laquelle nous nous attendions, il n’y avait aucune infrastructure nécessaire pour pouvoir faire du Shiatsu sur sol. Le soir même, nous avons dû changer le protocole pour l’adapter sur chaise.

Comment vos journées s’organisaient-elles ?

Nos journées commençaient tôt. On venait nous chercher à 6h30 du matin en moto, nous traversions plein de petits villages à trois sur une moto. D’ailleurs un matin, j’ai eu la peur de ma vie. Nous roulions assez vite sans casque sur des chemins de terre crevassés et soudainement un cochon a traversé la route. Le conducteur n’a pas su l’éviter, mais par chance il a su redresser la moto, franchement je ne sais pas comment il a fait.

Arrivé à l’école, nous montions sur le toit de l’école où nous faisons la prière avec les professeurs et plus de 300 élèves âgés de 4 à 17 ans. Après la prière, nous prenions le relais pour la gym matinale avant de commencer les cours. Nous commençons par un mélange de Do in et Qi gong et terminons par des chants. C’était incroyable de voir tous ces enfants et ces petits bouts de quatre ans nous suivre avec une telle concentration. Par la suite, nous prenions place dans la pièce centrale de l’école où nous avions mis des tissus sur le sol. Toute la matinée, nous accueillons les enfants en commençant par les plus grands.

Je prenais de mon côté les garçons et de l’autre côté les filles étaient pris en charge par mes amies. Nous faisions ensemble un kata (Do in) contre le stress, la mémoire, la fatigue et la confiance en soi, qu’ils pouvaient utiliser avant un examen par exemple. Avec les plus petits, nous faisons des jeux et des chants et de la musique avec des timbales et bols tibetain.

L’après-midi, nous avons appris aux professeurs un kata sur chaise qu’ils pouvaient ensuite reproduire sur les élèves. Ce kata dérivé du protocole mis en place à Bruxelles partait de la tête, fenêtres du ciel, nuque , dos et terminait par les bras et mains en incorporant certains points importants jugés utiles pour le bon équilibre des enfants.

Nos journées se terminaient à 17 heures. Nous rentrions et continuions à travailler sur le kata/ do in pour le lendemain. Les journées de travail étaient intenses, avec en moyenne 12 heures par jour. C’était très fatiguant mais nous étions heureux et remplis d’énergie, à l’idée de revoir le visage souriant de tous ces enfants le lendemain.

En définitive, cette mission de shiatsu humanitaire fut pour toi une expérience très enrichissante du point de vue humain. Est-ce que tu aurais une anecdote ?

C’est l’un des plus beaux voyages que j’ai fait ! Il y avait tellement d’émotions et de joies à travailler avec tous ces enfants. C’est une expérience inimaginable. D’ailleurs, en partant, nous étions au milieu du monde à l’aéroport avec des larmes qui coulaient et qui ne voulaient plus s’arrêter.

Durant tout le séjour, certains professeurs venaient nous chercher à quatre heures du matin pour faire du Yoga, mais comme je ne voulais pas me lever, j’ai inventé le Sleepy yoga, cela les a bien fait rigoler.

Est-ce que tu aurais un conseil à donner à toutes celles et ceux qui veulent monter une mission de Shiatsu humanitaire ?

Si vous avez l’occasion de monter une mission comme je l’ai fait ou qu’une opportunité se présente à vous, vraiment, allez-y ! C’est tellement enrichissant sur le plan personnel et humain. Je ne peux que vous conseiller de bien vous renseigner sur les infrastructures (éviers, local, matelas, eau etc…) avant de préparer votre projet.

Merci beaucoup Marc pour cette interview et pour ces conseils !

Vous voulez vous aussi soutenir l’école Shanti India à Bodghaya ? Un simple clic suffit !